Les piments

Tout savoir sur l’épice la plus consommée au monde !


piment


C’est une des épices les plus connues et sûrement la plus utilisée au monde, mais que sait-on vraiment du piment ? Il pique ? Oui mais encore ? Qu’est-ce qu’un piment ? Quelle est l’histoire du piment ? Quelles sont les vertus pour la santé du piment ? Qu’est-ce que l’échelle de Scoville ? Comment reconnaitre un bon piment ?

Bref, voyons tout sur le piment !

La partie commentaire, en bas de la page, vous permettra de poser les questions qui n’apparaissent pas, nous vous répondrons aussi rapide que l’éclair !

Par ici pour acheter du piment de l’ile aux épices ! Pour compléter votre lecture, découvrez notre article sur le poivre, son histoire, ses vertus et autres.

Sommaire (cliquez sur la question pour avoir la réponse !) :

Qu’est-ce qu’un piment ?
Pourquoi le piment pique ?
Comment soulager une brûlure de piment ?
Comment connaitre le piquant d’un piment ?
Quelle est l’histoire du piment ?
Quels sont les bienfaits du piment sur la santé ?
Contre-indications et effets secondaires

Qu’est-ce qu’un piment ?

Le piment fait partie de la famille des solanacées, comme la tomate, l’aubergine, les poivrons ou la pomme de terre.

C’est une gousse qui peut être verte, rouge ou jaune et qui contient de nombreuses graines à l’intérieur.

On recense une dizaine d’espèces de piments différentes avec des différences au niveau de la forme, de la couleur (dû aux pigments caroténoïdes.), du goût, de la puissance du piquant (due à la concentration en capsaïcine) et de la taille.

Cependant, il n’existe que 5 espèces domestiquées, ayant toutes le même piment ancêtre : le piment Piquin. On décompte :

– le Capsicum annuum : c’est la variété la plus cultivée, on y retrouve le piment oiseau ou pili pili, le piment de Cayenne, le piment anneaux de feu, le paprika, le piment Ancho, le piment d’Espelette, notre piment doux, les jalapenos, le piment d’Alep, etc. Parmi cette espèce, on retrouve aussi des croisements comme le naga viper !

– le Peruvian purple : c’est une variété uniquement décorative sans goût.

– le Capsicum baccatum : la plupart des piments d’Amérique du Sud en font partie, on les appelle les « aji », comme le fameux aji amarillo péruvien.

– le Capsicum chinense : ce sont aussi des piments d’Amérique du Sud (et non de Chine comme le nom peut le faire penser). C’est une variété à la fois très parfumée, avec une saveur d’abricot, une fraîcheur citronnée et des arômes de fleurs caractéristique de l’espèce, mais aussi très piquante. Ils sont assez rares et chers car la culture est très lente. On retrouve dans cette famille le brûlant piment habanero, appelé aussi piment antillais.

Beaucoup de piments de cette famille se sont arrachés le titre de piment le plus fort, avec parmi les plus connus, le Trinidad Moruga Scorpion, le bhut jolokia ou le cultivar « Piment Carolina Reaper » (le « Faucheur de la Caroline), aujourd’hui le piment le plus fort du monde, créé par Ed Currie, dirigeant de la PuckerButt Pepper Company aux USA.

– le Capsicum frutescens : une variété peu cultivée à part le fameux tabasco qui est le piment utilisé pour la fameuse sauce tabasco.

– le Capsicum pubescens : espèce très délicate de piments qui se démarque par la couleur noire de ses pépins. On retrouve le piment rocoto dans cette branche de la famille.


piment cheveux d'ange

Des piments de toutes les formes : ici le piment cheveux d’ange !


Pourquoi le piment pique ?

On s’est tous fait avoir en goutant un piment et en regrettant amèrement ! Mais pourquoi le piment provoque en nous cette sensation de brulure ?

La coupable est la capsaïcine ! C’est dans les graines qu’elle est concentrée, même si on en trouve dans le fruit mais en petite quantité. La sensation de brulure et de piquant est plus ou moins élevée selon la concentration de capsaïcine.

Ce composant est irritant pour les nocicepteurs appelés épithéliums, c’est-à-dire les cellules qui recouvre les muqueuses de la bouche et de la langue des mammifères. En effet, seuls les mammifères sont sensibles au piquant du piment, les reptiles ou encore les oiseaux n’y sont pas sensibles, ce qui leur permet de disperser les graines de piments un peu partout sans souci.

Mais attention, cette sensation de brulure n’est qu’une illusion ! Pour faire simple, une fois le piment sur les capteurs de la bouche, le cerveau envoie la sensation de brulure mais rien ne brule en réalité !

Comment soulager le piquant du piment dans la bouche ?

La mauvaise idée, et souvent premier reflex, c’est de boire de l’eau. La capsaïcine est insoluble dans l’eau donc cela n’aura aucun effet et va même amplifier le phénomène de sensation de brulure.

Par contre, la capsaïcine se dissout dans les liquides gras, on parle de substance liposoluble. La solution est donc de consommer un produit à base de caséine qui va prendre la place de la capsaïcine sur la langue : les produits laitiers ! Lait, fromage, glace, bref, tous les produits laitiers apaisent le piquant du piment. Une cuillère à café d’huile d’olive fera aussi son petit effet.

La puissance d’un piment est mesuré sur ce qu’on appelle l’échelle de Scoville.

L’échelle de Scoville

Qu’est-ce que l’échelle de Scoville ? La puissance du piquant d’un piment est mesurée sur l’échelle de Scoville, un peu comme la puissance (magnitude) d’un séisme qui est mesurée sur l’échelle de Richter.

Cette échelle provient du nom d’un pharmacologue, Wilbur Scoville, qui inventa l’échelle en 1912 afin de situer facilement le piquant d’un piment. C’est leur contenu en capsaïcine, ce composé qui nous fait ressentir, entre autres, le piquant du piment, en stimulant les terminaisons nerveuses au niveau des muqueuses et de la peau. Plus il y a de capsaïcine, plus le piment est piquant, l’échelle de Scoville permet donc de mesurer la teneur en capsaïcine.

Pour mettre au point son échelle, Wilbur Scoville a mis au point un procédé très simple : il préparait une préparation de purée de piment frais mélangée avec de l’eau sucrée. Cinq cobayes devait gouter la préparation, et tant que la sensation de brûlure était présente, Wilbur Scoville augmentait la dilution avec l’eau sucrée. Une fois la sensation de brûlure disparue, le taux de dilution donnait la puissance du piment.

L’échelle de Scoville est la classification la plus utilisée pour classer la force des piments, mais c’est une classification subjective qui varie selon les cobayes. Il existe des méthodes plus objectives de classer les piments comme la chromatographie par exemple.

Par exemple, un paprika doux se situe entre 100 et 500 unités scoville, ce qui signifie que la purée de paprika devait être diluée entre 100 et 500 fois avant que la sensation de piquant disparaisse.

A titre d’information, le poivron est à 0 US (Unité Scoville), le piment d’Espelette à 2000 US, le tabasco à 4000 US, le piment oiseau à 45000 US, le piment Naga Viper est à 1 359 000, une bombe lacrymogène classique environ 3 000 000 US, la capsaïcine pure est à 16 000 000 US et le composant le plus piquant existant, la Résinifératoxine, est à 15 Milliards US !


echelle de scoville simplifiée

Échelle de Scoville simplifiée


Histoire du piment

Des archéologues au Mexique ont trouvé des preuves que des humains mâchaient des piments sauvages 7500 avant J.C, puis ont commencé à cultiver le piment en 7000 avant J.C. On a en effet retrouvé des traces de piments dans une grotte à Tehucan (Mexique), ce qui en fait la plus ancienne plante cultivée en Amérique du Sud ! Cependant, on pense qu’il est originaire du Brésil.

Il s’est introduit par la suite dans toute l’Amérique du Sud à la fois comme médicament, comme condiment mais aussi comme légume.

Connu depuis des milliers d’années, le piment fut cuisiné pour la première fois par les Aztèques. Ils transformaient les piments en boisson mélangés avec du cacao.
Lorsque Christophe Colomb pose le pied sur le continent américain, il croit bel et bien avoir trouvé une nouvelle route pour les Indes. Il remarqua que les Autochtones ne mangeaient rien sans y ajouter du piment. Un des collègues de Colomb écrivit: « les indigènes mangent ce fruit comme nous mangeons des pommes ».

C’est donc Christophe Colomb qui a ramené le fameux poivron à la fin de 15e siècle, qui va très vite devenir l’épice du pauvre en Europe. En effet, les épices étaient des denrées rares et précieuses à l’époque, particulièrement le poivre dont très peu de commerçants connaissaient la provenance. L’approvisionnement en piment étant mis à jour, il commença peu à peu à remplacer le poivre devenu trop cher.

Dernière épice découverte, le piment est pourtant aujourd’hui l’épice la plus cuisinée au monde, particulièrement dans les pays chauds. Cela est surement dû au fait que la plante s’adapte très facilement à différents climats, et grâce à Magellan qui l’amena de l’Afrique à l’Asie et aux Portugais qui l’exportèrent en Asie, son expansion a été rapide et totale.

Aujourd’hui, c’est un condiment cultivé sur tous les continents du monde, même si le Mexique et les Antilles possèdent le plus grand nombre de variétés ! On les retrouve dans les cuisines du monde, beaucoup dans la cuisine chinoise, indienne et la cuisine africaine. Il fait particulièrement fureur aux États-Unis où la consommation de sauces pimentées a surpassé la consommation de ketchup. Il y existe d’ailleurs des clubs de mangeurs de piments, les « chiliheads » (de « chili pepper » qui veut dire piment en anglais) où on déguste, note et échange sur le fameux poivron.


pimentier

Un petit pimentier qu’on retrouve partout dans le monde !


Les bienfaits du piment pour la santé

Les propriétés médicinales du piment

Comme toutes les épices, le piment est excellent pour la santé. Il a d’ailleurs été utilisé comme médicament avant d’être utilisé comme condiment.

On le retrouve dans de nombreuses médecines traditionnelles.

Voyons quels sont les bienfaits du piment :

propriétés digestives : ils permettent une meilleure digestion de par plusieurs effets sur le corps. Tout d’abord, les piments font saliver ce qui permet de pré-digérer les aliments. La capsaïcine stimule les muqueuses de la bouche, de l’estomac et des intestins (mouvements péristaltiques), les active et leur permet un meilleur fonctionnement.

Le piment est aussi naturellement un laxatif léger.

Vertus anti-inflammatoires : en effet, le piment est un antidouleur très efficace. En médecine occidentale, la capsaïcine est employée dans les traitements de la douleur, particulièrement les douleurs liées à l’arthrite et les dents.

Vertus minceurs : c’est un bienfait connu depuis toujours, manger sainement et pimenté permet de maigrir. Bon, d’un point de vue scientifique, les tests ont uniquement été effectués sur des souris obèses mais les résultats sont concluants.

En fait, le piment permettrait de transformer les mauvaises graisses en bonnes graisses et de les bruler par l’augmentation de la chaleur du corps. De plus, il accélère le métabolisme.

Pour plus d’informations, consultez nos article sur comment maigrir avec les épices.

Propriétés antioxydantes et anti-diabètes : Le piment est chargé en lutéoline et quercétine, des flavonoïdes (antioxydants). On connaît leur action protectrice sur les cellules contre les radicaux libres. Cela a pour effet de prévenir les maladies liées au vieillissement tels que les cancers, les maladies cardio-vasculaires, ou encore la maladie d’Alzheimer.

On a observé la mort de cellules cancéreuses en présence de capsaïcine chez le rat, cela pour le cancer du pancréas, des poumons et de la prostate. A prendre avec des pincettes, certains chercheurs pensent même que c’est la raison pour laquelle certains types de cancer sont plus rares dans les pays consommateurs de piments que chez nous.

Des études ont été effectuées sur l’effet de la capsaïcine sur les souris et les résultats montrent qu’il faut moins d’insuline pour réduire la glycémie après un repas s’il y a du piment. Cette même capsaïcine a un effet bénéfique sur le mauvais cholestérol.

Vertus diurétiques et sudorifiques : quand on mange du piment, on transpire ! Le fait qu’il active la sueur permet une élimination en plus de rafraichir le corps, une des raisons pour laquelle il est très consommé dans les pays chauds.

Propriétés bactéricides : ajouter du piment à son repas permet de se débarrasser des certaines bactéries causant des infections intestinales. Cela peut s’avérer très utile dans les pays chauds par exemple où on ne trouve pas ou peu de réfrigération des aliments.

Propriétés aphrodisiaques : le piment est bon pour la libido, la capsaïcine augmente l’adrénaline et la noradrénaline dans le sang, ce qui a pour lui confère un léger effet aphrodisiaque.

Vertus apaisantes : une fois le piment dans l’organisme, il libère des endorphines, hormones du plaisir, ce qui entraine immédiatement une sensation de bien-être. C’est le même fonctionnement que peut avoir une drogue, certains pensent même, à tort pour ma part, qu’il peut entrainer une dépendance.

Complément alimentaire : le piment est une véritable source de bienfaits. On peut citer sa teneur en vitamine A (plus que dans n’importe quel fruit ou légume), en vitamine E, ou encore en vitamine C avec tous les bienfaits que cela entraine. Il est aussi riche en vitamine B6 qui a un effet bénéfique sur les globules rouges et donc la circulation du sang.

C’est une excellente source d’oligo-éléments comme le fer, le cuivre et le manganèse.

Les compléments alimentaires du piment en font donc un booster du système immunitaire, un cicatrisant, un allié contre les troubles hépatiques, permettent une action sur la peau, les voies respiratoires, les voies urinaires, les dents, les os, le cartilage, l’absorption du fer, les infections, le foie, l’appétit et les problèmes psychiques.

NB : Comme vous pouvez le remarquer, ce qui donne la plupart des vertus médicinales au piment c’est la capsaïcine et plus le piment est fort, plus il y a de capsaïcine, plus le piment sera bénéfique pour le corps.

Comment profiter de tous ces avantages sur votre santé ? Intégrez le piment dans votre cuisine de tous les jours. Commencez par des piments doux, puis si vous appréciez, passez au piment piquant.

Contre-indications et effets secondaires :

Attention à la surconsommation de piment qui peut alors provoquer certains désagréments.

Le piment est à proscrire en cas d’ulcères ou d’hémorroïdes déjà présents. En effet, il provoquera alors douleur et démangeaison. Par contre il ne les provoque pas, au contraire, il protège l’estomac des ulcères gastroduodénaux car il entraine la diminution de la production d’acide gastrique.

Une (trop) grosse consommation de piments peut aussi provoquer des brulures d’estomac, des irritations et sensations de brulures anales (pas de brulure au sens propre) lors du passage à la selle.

Certaines études ont montré qu’une (trop) grosse consommation de piment peut aggraver l’inflammation des maladies articulaires comme la goutte par exemple.

En ce qui concerne les enfants en bas âge, allez-y doucement, non pas que le piment soit mauvais mais la saveur pimentée doit venir progressivement. Pour plus d’informations, consultez notre article sur les piments et les enfants.

Pour une consommation normale, méfiez-vous juste des ulcères et des hémorroïdes.

Conclusion :

Alors, vous voyez que finalement, on ne savait pas grand chose de cette merveilleuse épice, mais c’est un temps révolu désormais. Alors à vos piments !

Si vous avez une question, une remarque, laissez-nous un commentaire, nous répondrons aussi vite que l’éclair !

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6 réflexions sur « Le piment – Histoire, vertus pour la santé et infos »

  1. Je consomme surtout des piments frais et forts. Je me porte très bien. Je suis diabétique léger. Quant à la libido, je conseille plutôt le poivre et le gingembre dont l’efficacité est importante malgré mes 85 ans.

  2. Bonjour,
    4 heures après avoir pris 2 gélules de capsaïcine, j’ai ressenti des brulures anales en allant à la selle… Est ce normal et surtout si rapidement après l’ingestion ? C’étais la première prise.

    1. Des gélules de capsaïcine ? Je ne connais pas. Oui, si vous avez des irritations, le piment n’améliorera pas les choses.